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Le choix du vocabulaire

Choix du vocabulaire

Hier, je vous parlais des pensées aujourd’hui du vocabulaire.

Le vocabulaire autre chapitre de mon prochain livre a aussi une importance sur votre vie surtout si vous avez un enfant hypersensible. Les mots peuvent l’agresser sans que vous vous en rendiez compte.    On me disait petite « il faut tourner sa langue 7 fois dans sa bouche » et pour cause un mot mal interprété peut aboutir à une dispute, une blessure pour l’autre personne. De plus, je vous conseille d’éviter d’utiliser du vocabulaire négatif…

Alors autre exercice pour aujourd’hui est de faire attention au vocabulaire que vous employez, prenez un carnet et noter les expressions négatives et comment pouvez-vous les transformer ? J’attends vos commentaires, belle journée à tous.

 

Sur mes publications 

Je me suis amusée à reprendree chacune de mes petites hitoires pour préciser le contenu/émotion qui y sont rattachés. Le voici, ces publications sont accesible sur ma boutique.

Contenu des livres

Mélusinette Tome 1

 

  • Mambo, le paresseux (paresse) p9
  • La costaud (regard de l’autre/confiance en soi/respect) p17
  • L’autruche retrouve le sourire (goût de la vie/tristesse/ressources) p 21
  • Rayon de soleil (tristesse/relation/acceptation) p26
  • Sarah, la souris délaissée (solitude/différence/jugement/reconnaissance/verbaliser) p 29
  • Fifi, le petit éléphant (manque/amour/dévalorisation/colère/acceptation) p 36
  • Dans la forêt de la « Mystérieuse grotte » (peur/se sentir nul/tristesse/moqueries/bégayement) p 42
  • La fugue (la peur/ et liberté) p 48
  • Le Mistral (Colère/peur) p 54
  • Les champignons (l’apparence) p 58
  • Le cadeau (découverte) p 63
  • La fête des compétiteurs (persévérance/ attention) p 67
  • La princesse capricieuse (le caprice/la colère/bonté/générosité) p 73
  • Pioupiou le petit oiseau (observation) p 80
  • La tirelire (l’argent) p 84
  • Quand on est malade (courage/félicitations) p 89

 

Mélusinette tome 2

 

  • La richesse d’une mère (richesse) p 8
  • Le petit escargot gourmand (gourmandise/égoïsme) P 16
  • Bidule et Chapardeur (respect) p 24
  • Zébulon (peur/épuisement) p 31
  • Capucine et Zébulon (triste/liberté) p 38
  • La liberté ! Le Bonheur ! (Pas aimé/liberté/Bonheur) p 45
  • La petite sirène Pachacuta (Amour) p 70

 

La force à travers le handicap

12 contes sur le handicap… ……………………………………………….. 56

 

  • Histoire 1 : Isabelle (tristesse, personne ne m’aime/cicatrices) p 57
  • Histoire 2 : Thomas, Malvoyant (être utile) p 62
  • Histoire 3 : Véronique, sourde et malentendante (colère) p 67
  • Histoire 4 : André (Stress) p 74
  • Histoire 5 : Romain, Le petit Zébre ! (être différent et avantage) p 80
  • Histoire 6 : Marie (illettrisme) p 85
  • Histoire 7 : Dagobart, le cheval (Confiance en soi) p 90
  • Histoire 8 : Fifi et Toto (perte de mémoire) p 93
  • Histoire 9 : David, l’amnésique (Amnésique) p 97
  • Histoire 10 : La petite fille (A l’écart des autres) p 102
  • Histoire 11 : Victor (pertes de muscles) p 106
  • Histoire 12 : Le prince trisomique (différence) p 109

 

 

 

 

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Aujourd’hui, partage d’une histoire que je viens de relire, écrite 2 ans avant ces confinements

Bonjour à tous,

Je vous partage cet extrait de Mélusinette tome 2 que je viens de relire et qui je pense, peut vous parler…. Cette histoire a été écrite il y a 4 ans.

Je profite de ce mail pour vous dire que je dédicace mes livres dans mon local à Ploeren avec d’autres auteurs le 4 décembre de 10h à 13h, moment aussi possible pour échanger sur l’art-thérapie. Je mettrai aussi des bons cadeaux pour des séances d’art-thérapie.

Je vous laisse en lien mon catalogue de mes publications jeunesse et bon de commande donc voici le lien

La liberté !

le bonheur !

Mélusinette vient de recevoir un courrier de sa tante Fifine… Elle adore recevoir ses lettres, car elle lui raconte souvent des histoires qui l’inspirent… Aujourd’hui, devinez quoi ? Elle vient de lui envoyer une superbe histoire… Elle est plongée dans sa lecture lorsque les petits gnomes lui demandent ce qui la captive autant.

— Oh ! Je ne vous avais pas vus ! Ma tante Fifine vient de m’envoyer une superbe histoire…

— Ah ! Et si tu nous la racontais, cette histoire ?

— Bah ! je ne sais pas si elle est de votre âge et si elle va vous plaire !

— On veut, on veut, on veut que tu nous lises cette histoire, s’il te plaît ! On est sûrs qu’elle va être superbe comme les tiennes… On t’écoute !

Ils se rassemblent tous en cercle autour de Mélusinette, qui n’a plus qu’à relire l’histoire de tante Fifine.

Il est question de liberté et de bonheur !

C’est l’histoire d’une jeune fille dénommée Adèle. Voici ce qu’elle écrit :

« Vous qui passez sans me voir, je me sens tellement transparente devant vous… J’ai beau faire des efforts pour attirer votre attention mais rien, rien, pas un son de votre bouche, pas un merci, pas une intention, je suis transparente ! Je me suis aperçue de cela il y a peu ! Le mariage, la routine en sont-ils vraiment la cause ? Je n’en peux plus, j’ai donc décidé de sortir de votre vie puisque vous ne me parlez plus, ne vous intéressez plus à mes passions, à moi tout simplement, j’ai l’impression de ne pas être vivante ! Un peu comme l’homme invisible, imperceptible à vos yeux, aucun sentiment ne transperce sur votre visage. Je suis déprimée, fatiguée, je ne sais plus qui je suis. Je suis trop transparente. Je pleure, je ris, rien ne se passe. J’ai donc décidé de prendre du recul, de partir à l’aventure sans vous, mon cher ami. Je vais loin, très loin sur mon chemin… J’ai ma petite idée là-dessus, un rêve que je souhaite réaliser sans vous. Je pars juste avec un billet en poche et quelques économies, j’ai vendu ma voiture, ma maison pour pouvoir réaliser ce rêve, et quel rêve : la liberté ! Vous ne pourrez pas me contacter, car je vais voyager très léger, un sac à dos, mes croquis, mes crayons, mon ordinateur, mon seul outil indispensable. »

 

Adèle glisse ce mot dans une enveloppe et y écrit : « Pour Antoine ».

Elle la pose sur le bureau, glisse son ordinateur et ferme son sac à dos, le départ est enfin proche, ainsi que la liberté…

Quel voyage ! Un trek au Machu Picchu, un rêve d’enfance, des paysages à perte de vue, la nature rien que la nature, les oiseaux, la faune et la flore. Le pays est rude, mais cela en vaut la peine. Et puis découvrir ce peuple qui a eu ce courage de construire… Adèle se fait une joie. Enfin du bonheur, de la légèreté, de l’insouciance ! Pour elle, c’est ça la liberté, vivre au jour le jour, à la rencontre des autres et d’elle-même.

Elle a choisi ce trek comme certains font le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Pour voir cette ville sacrée dans cette vieille montagne, il va lui falloir emprunter des chemins escarpés, mais avant destination l’aéroport…

Le métro, quelle vision ! Ces gens tristes, sur leur garde, fatigués, ennuyeux, le nez dans leur bouquin ou sur leur smartphone, les écouteurs dans les oreilles… Quel spectacle ! Malgré les nombreux moyens de communication, rien est possible !

Fuir cette vie, cette indifférence, je suis aussi transparente à leurs yeux que ceux d’Antoine. Pas de bonjour, ni de sourire… juste des têtes d’enterrement, se dit–elle.

Les paysages défilent devant ses yeux, que du béton, très peu de verdure, c’est ce qui lui manque le plus. Cette nature qui est pour elle le ressourcement, et surtout ce qui correspond à nos origines. Qu’avons-nous fait de nos terres dans ce monde inhumain ? De la production intensive, des constructions à outrance, des pollutions et contamination de sol… Adèle est devenue une adepte de la permaculture, du zéro déchet et pense qu’il est grand temps de faire quelque chose pour cette pauvre planète… Mais c’est une goutte d’eau, si seulement chacun contribuait à sa propre échelle et réfléchissait à sa consommation, nous vivrions mieux. Nous consommons de nombreux médicaments au détriment des médecines douces qui font leur preuve comme l’art-thérapie, l’acupuncture, le yoga, la sophrologie… Nous faisons vivre l’industrie aux dépens de la santé, les effets secondaires sont importants. On soigne en provoquant souvent un autre inconfort. Accepter la douleur et écouter son corps sont devenus des choses impossibles. Nous n’apprenons plus à l’écouter, à comprendre pourquoi il réagit comme cela, ce qu’il veut nous dire… C’est bien pour cela qu’Adèle a décidé de partir pour se retrouver, « être à la rencontre de soi » dans cette retraite loin de tout, à la recherche de sens. Le monde actuel ne lui convient plus, et elle veut trouver son propre équilibre hors de cette société formatée, réglementée, ingérable où les valeurs n’existent pratiquement plus (corruption, tricherie, malversation, violence, vengeance gratuite, non-respect d’autrui, toutes ces pratiques rabâchées sur les ondes de radio et les chaînes de télévision nous plongent dans une tristesse, la colère, rancune, rien de bien épanouissant). Quel bonheur de partir loin de tout cela ! Est-ce se voiler la face ? Peut-être pas, mais vivre autrement, oui !

L’aéroport, le bruit et les personnes chargées de bagages, souvent pressées, amusent Adèle.

Elles courent après quoi ? se demande-t-elle. Une réunion d’affaires ou des vacances bien méritées, mais à quel prix ? À quoi bon courir, si ce n’est pas pour prendre le temps… d’apprécier la vie !

Mais Adèle se rend compte que là aussi elle est transparente, elle voit les autres, mais eux ne font pas cas de sa présence. Une personne même la bouscule sans s’excuser ! D’autres la frôlent, une autre est même montée sur son sac à dos qu’elle avait posé par terre. L’indifférence, un mot très fort qu’Adèle connaît bien et dont elle se souvient à travers des citations qu’elle a notées dans son carnet :

« Dans ce monde égoïste qui est le nôtre, on se demande parfois si on ne devrait pas se déguiser en miroir pour que les autres nous accordent un regard. » Philippe Geluck.

« L’arme infaillible pour faire souffrir quelqu’un est l’indifférence. Car elle peut blesser très profondément sans laisser de traces et à petit feu… »

C’est cette citation qui semble la plus juste à ses yeux et qu’elle a pu vérifier.

 

« L’opposé de l’amour n’est pas la haine, c’est l’indifférence. L’opposé de l’art n’est pas la laideur, c’est l’indifférence. L’opposé de la foi n’est pas l’hérésie, c’est l’indifférence. Et l’opposé de la vie n’est pas la mort, c’est l’indifférence.» Elie Wiesel.

Puis elle se remémore cette phrase :

« L’indifférence est le pire des mépris ! »

Il y en a bien d’autres, mais ce sont les seules citations qui lui parlent.

Adèle arrive au guichet qui vient d’ouvrir : partance pour Lima. Quinze jours de dépaysement, de décou-verte, une autre culture, d’autres rites, à la rencontre d’un peuple, car elle sera hébergée chez l’habitant.

Son voyage : Lima-Arequipa-Chivay où elle admirera les sommets enneigés du Chachani et les hauts plateaux, le canyon de Colca, randonnées au milieu des villages et des cultures pour terminer par le lac Titicaca, l’île de Taquile ou d’Aman-tani, Cuzco et ses magnifiques trésors, le lac de Huaypo, Tauca, la ville sacrée avec les ruines de Pisac, Ollantaytambo, Aguas Calientes au pied du Machu Picchu. Et bien sûr son rêve le Machu Picchu. Son retour en repassant par Ollantaytambo, village bâti sur des ruines incas, l’un des très rares vestiges d’architecture urbaine inca. Les salines de Maras pour finir à Cusco et Lima, à moins qu’Adèle décide de rester sur place… Et qui sait continuer son voyage vers d’autres terres ? Tout cela à raison de quatre ou cinq heures de marche, où elle admirera, fera le vide et se reconnectera à ses sensations, son moi profond…

Elle est tout excitée et a hâte de partir. Le passé appartient au passé, elle va vivre le moment présent et ne veut pas faire de projet sur la comète. Reprendra-t-elle son travail qui l’ennuie ? Cette relation avec son ami ? Autant de questions auxquelles elle devra répondre lors de son voyage. En quête de son moi profond, de son chemin de vie.

Le haut-parleur annonce son vol et la porte d’embarquement, tout se précise… La voilà prête ! Le sourire aux lèvres. L’aventure, celle à laquelle elle n’a jamais voulu se risquer jusqu’à présent, car la peur était là mais le ras-le-bol a été plus fort, elle part avec des ailes dans son bagage !

Dans l’avion, elle est moins transparente, les hôtesses l’accueil-lent, lui parlent, lui proposent des boissons, un sandwich… Des sourires s’échangent… mais les passagers restent très individuels.

Elle note ses impressions sur son notebook, car elle garde son carnet pour les montagnes et les endroits non connectés. Sa décision est-elle la bonne ? Elle en est convaincue !

Des turbulences perturbent un peu ce vol mais l’aventure, c’est l’aventure… puis le calme, et enfin l’atterrissage à Lima, première escale où elle doit trouver son guide. À la descente, le dépaysement, les couleurs, les senteurs, ces visages burinés par le soleil à la rudesse du climat… Et ces sourires, les yeux malicieux des enfants. Que du bonheur ! La vie comme elle l’aime !

Récupération des bagages faite, Adèle est à la recherche de son guide. Voilà une petite pancarte avec son nom au fond de l’aéroport devant une marée humaine, d’autochtones, des paquets par terre. Elle doit les enjamber et se frayer un passage.

 

— Bonjour, vous êtes Adèle Portier ? demande le jeune homme à la pancarte.

— Oui, bonjour, enchantée !

— Je m’appelle Cuzco et je suis votre guide pour votre séjour de quinze jours, j’attends deux couples qui voyagent sur votre vol.

— Ah ! je ne savais pas.

— Vous avez fait bon voyage ?

— Oui, excellent, j’ai hâte de découvrir votre pays ! lui répond Adèle.

Deux couples arrivent à leur hauteur.

— Vous êtes Cuzco ? demande un des couples.

— Oui, vous êtes ?

— Marie et Gilles Scrabble.

— Nous, nous sommes Delphine et Jérôme Patachou.

— Je vous présente Adèle Portier qui voyagera avec nous ! répond Cuzco.

— Enchantés ! dirent les deux couples.

— Vous êtes prêts pour l’aventure ? Vous avez un bon équi-pement, car nous allons marcher…

— Oui ! Nous avons hâte de découvrir votre pays ! dirent les deux couples.

— Let’s go ! dit le guide.

— Caminar ! dit Adèle malgré son vocabulaire espagnol bien limité. Elle espère retrouver vite les habitudes qu’elle a acquises en espagnol, il y a bien longtemps, car sans pratique on perd tout !

Ils montent dans une camionnette, direction leur habitation pour la nuit.

— Vous voici dans la cordillère Occidentale, entièrement volcanique, regroupant une formidable série de volcans de plus 6 000 m (Coropuna, 6 425 m ; Ampato 6 288 m, Chachani 6 075 m), leur explique Cuzco. Nous allons visiter le centre de la ville blanche et ses nombreux édifices (églises principalement de style colonial baroque) construits en pierre volcanique blanche de la région. Nous poursuivrons avec la visite de l’immense couvent Santa Catalina, extraordinaire recons-truction de style andalou, une véritable ville dans la ville. Puis vous retrouverez vos chambres chez l’habitant. Ce sont de charmantes personnes originaires de Lima depuis cinq générations. Cela vous convient-il ? leur demanda Cuzco.

— Oui, parfaitement, dirent les deux couples et Adèle.

Arrivés à leurs chambres, Cuzco leur dit :

— Je vous laisse trente minutes, et on se retrouve pour une bonne marche.

Une demi-heure plus tard, ils se retrouvent au point indiqué.

Le guide leur donne des explications sur l’architecture de la ville et des différents styles avec des pauses pour récupérer et boire un peu. Après un petit rythme, le guide accélère la marche. Adèle commence à avoir des ampoules, elle n’a pas l’habitude d’utiliser ces chaussures de marche. Elle ne les a pas utilisées depuis deux mois. Les autres femmes sont comme elles. Elles commencent à se plaindre de leurs ampoules. Lors d’une pause, le guide leur conseil de ne pas enlever tout de suite leurs chaussures, car elles risquent de ne plus pouvoir les remettre.

— Nous appliquerons après perçage de l’ampoule un jus de citron, cela ira beaucoup mieux après et vous pourrez mettre une pommade d’aloe vera pour faire cicatriser.

Résignées, elles souffrent en silence mais ont du mal à profiter de ce paysage.

De retour à leurs chambres d’hôtes, les femmes s’empressent d’aller se doucher et d’enlever leurs chaus-sures. Ces problèmes de pied signifieraient-ils qu’elles ont des difficultés pour avancer dans leur vie… ? C’est la question que se pose Cuzco… À voir…

Le repas est pris chez l’habitant. Adèle se retrouve seule dans une famille avec deux enfants. Ils sont magnifiques, rieurs, le visage bien hâlé. Il n’y a aucun problème, ils jouent et essaient de communiquer avec elle. Ils l’entraînent dans leur jeu et ont des fous rires. Même sans la parole, ils arrivent à communiquer. Ici, on voit bien que l’indifférence n’existe pas. C’est exactement ce qu’elle recherchait… Cela lui fait du bien !

Arrive le repas : en entrée, de la ceviche de corvina (morceaux de poisson cru macérés dans du jus de citron, considéré comme plat national) ; en plat principal, un poulet à la braise, pollo a la brasa, mariné dans de la bière brune et des épices avec différentes sauces et des frites…

— C’est délicieux ! Me encanta ! dit-elle en espagnol.

La famille est très contente, malgré la barrière de la langue, ils arrivent à échanger. Elle découvre leur façon de vivre, leurs coutumes. Après ce superbe repas, elle se retire pour une petite promenade, mais elle ne s’est pas aperçue que les enfants la suivent.

Dès qu’elle les voit, elle s’en amuse, mais elle finit par s’asseoir pour admirer le paysage.

Que c’est beau ! se dit-elle. J’ai eu raison de venir. Ces gens sont tellement bons, joyeux, malgré leur pauvreté, car ils vivent avec moins que nous en Europe. Les gens s’adaptent… Le constat est là !

Puis, elle rentre se coucher, car demain une autre journée l’attend avec de nombreuses surprises : le canyon de Colca, des plateaux, un paysage grandiose… à perte de vue, aride, mais avec des points de verdure dans le paysage. Avant, elle passera au marché avec tous ces légumes, fruits, viandes, épices, toutes ces odeurs, ces couleurs, sur ces étals, pas de tréteaux, mais des sacs empilés, des sourires sur les lèvres et des costumes colorés qui ajoutent de la gaieté à ce paysage. Quel bonheur de voir ces gens discuter, s’affairer, échanger, rire… ! Les enfants courent dans les allées. Le bonheur est là et bien là ! Il faut donc si peu de chose pour être heureux. Puis ils vont reprendre leur route dans la nature à la découverte de la faune et de la flore, des rapaces, lamas…

En sortant du marché, elle est attirée par la musique d’une flûte de pan, la mélodie est très jolie… Elle passe de surprise en surprise.

Lors de leur marche, elle plaisante avec les deux autres couples, parlent de leur vie, de leurs attentes, de la vision de la vie. Ces journées passées ensemble les unissent face aux difficultés de cette marche. Ils s’encouragent mutuellement, une complicité s’installe entre eux. Les couples se renforcent et le guide semble de plus en plus proche d’Adèle. Elle apprécie ses attentions, d’autant plus qu’il a de l’humour. Les paysages sont magnifiques, les chemins sont très escarpés avec de forts dénivelés, le bruit des sources, de l’eau qui s’écoule est un moment apprécié de tous, qui permet de faire une pause… Ils aperçoivent les nuages sur les sommets ainsi que le chemin encore à parcourir. Ils croisent des porteurs et leurs lamas, d’autres randonneurs.

Comme tous les soirs, ils contemplent le paysage, le coucher de soleil. Et là, Adèle commence à se poser des questions sur sa vie, la suite à y donner…

Pourquoi suis-je si transparente ? Pourquoi les autres ne me remarquent-ils plus en Europe ? Ici, tout est si différent !

Elle découvre ses vraies valeurs, redéfinit ses objectifs, ses souhaits et reçoit après l’effort la récompense, celle du Machu Picchu. Cette ville grandiose dans un écrin : cette montagne, ses terrasses, c’est époustouflant. Elle se verrait bien vivre là ! Elle est heureuse d’avoir osé, osé partir, tout laisser, d’avoir pris cette décision. La vision de sa vie devient plus claire. Le voyage est d’une richesse incomparable, les échanges, les coutumes, les traditions, les repas tout l’enchante.

Sa décision est prise ! Elle continuera son voyage, reste à savoir comment elle va le financer, car l’argent va lui manquer à un moment donné. Elle continue de noter ses impressions, ses découvertes et croque les paysages. Elle a un bon coup de crayon. Du reste, à l’unanimité, ses compagnons de route l’encouragent à continuer… Aurait-elle un don caché ? Quelle découverte ! Est-ce cela sa vie : croquer l’instant présent pour garder une trace de ces moments intenses ?

De plus, elle invente des histoires autour de ses croquis, des poèmes, des images, il manque les odeurs, et surtout les sourires. L’harmonie de ce monde si lointain de celui qu’elle connaît tant, celui de l’indifférence. Elle laisse des dessins aux enfants et eux lui en font à leur tour… Elle veut partager ces moments et pense écrire et proposer ses textes, voir partir à l’aventure sans guide et proposer de nouveaux circuits… Elle retrouve petit à petit un sens à sa vie. La présence de Cuzco lui fait du bien. Tellement de bien qu’elle se laisse séduire, bel homme, très cultivé, d’humeur toujours enjouée… Accepterait-il de faire partie de ses voyages et de son aventure ? Il s’intéresse à elle, donc, elle n’est donc plus transparente. Bizarre ! Est-ce l’amour ? Elle a envie d’y croire…

Un soir, il est seul près du feu. Le soleil se couche. Elle lui parle de son projet et lui demande s’il aimerait faire un bout de chemin avec elle… Il ne dit pas non, mais ne dit pas oui… Elle lui demande d’y réfléchir… Il finit par lui dire que sa proposition l’intéresse, mais qu’il a des enga-gements pour d’autres missions.

À l’approche du Machu Picchu, sur le haut de la montagne surplombant le grandiose village, Cuzco décide de lui donner une réponse, il accepte de la suivre dans son projet. Elle est heureuse, des émotions nouvelles la submergent. Elle sait maintenant qu’elle devait venir là pour trouver la force et le courage de rompre avec ses habitudes, cette tristesse et vivre la vie à pleines dents. Bouger, rire, sauter, voler, elle est libre de trouver une nouvelle vie riche, plus riche que ce qu’elle imaginait…

Le village du Machu Picchu, situé à 2 430 m d’altitude, créé par les Incas au moment de leur apogée, est constitué de deux zones : la partie agricole avec ses grandes terrasses, mélange de pierre de taille, de fragments rocheux d’argile et de terre choisi pour faciliter le drainage des eaux afin d’éviter toute dégradation avancée de la structure étant donné les fortes pluies dans la région ; la zone urbanisée où on trouve le quartier sacré, le quartier des ecclésiastiques, le quartier noble et le quartier populaire.

Les émotions sont tellement fortes qu’Adèle ne peut s’empêcher de rire, ce qui lui arrive est riche et lui fait du bien. Ce bonheur, elle le gardera toujours en elle et elle reviendra. Ce lieu est magique, la culture inca est encore très secrète, car nous ne connaissons peu de chose sur cette civilisation. Le mystère de ce peuple reste un grand secret pour l’histoire de l’art… Étaient-ils vraiment des cannibales ? Mais ils en savaient beaucoup sur le monde… Leurs sculptures sont très belles… Adèle est tombée sous le charme de ce pays et de son guide…

C’est décidé ! Ils feront un bout de chemin ensemble à la recherche de nouveaux circuits et elle écrira des articles pour des guides d’agences de voyages… Sa vie : elle l’a trouvée, elle savoure le coucher de soleil sur le Machu Picchu dans les bras de Cuzco…

Demain, ils vont reprendre leur chemin qui ne s’arrêtera pas de sitôt !